Nos découvertes : vestiges et collections

L'église Saint-Martin-au-Val

L'église Saint-Martin-au-Val et les fouilles archéologiques

Depuis 2013, des fouilles programmées sont menées dans l’église de l’ancienne abbaye Saint-Martin-au-Val par la Direction de l’Archéologie de la Ville de Chartres.

Le sondage de 51 m2 ouvert, au milieu de la nef, a permis de mieux comprendre l’évolution de l’église et de son environnement au cours des siècles. La mise en évidence de maçonneries et de sols qui pourraient appartenir à un premier édifice religieux du milieu du VIe siècle constitue une découverte d’exception. Cet édifice serait alors contemporain de l’inhumation de l’évêque saint Lubin.

Plusieurs sarcophages ont été fouillés. Ils se définissent par deux ensembles bien distincts. Un premier groupe s’identifie par l’utilisation d’un calcaire blanc à crème et la présence de cuves bipartites ou non, irrégulières et issues de la récupération de blocs d’architecture du grand sanctuaire antique. Le second groupe se caractérise par des sarcophages monolithiques en calcaire du Val de Loire et de Bourgogne. La majorité de ces inhumations a été pillée entre le XIIIe s. et le XIXe s. Seules deux sépultures présentent des objets remarquables qui montrent un statut social élevé des défunts. Tous les sarcophages ne peuvent être datés précisément, mais ceux dont les objets ont été étudiés sont situés entre le milieu du VIe s. et le milieu du VIIe s.

Les vestiges rattachés de l’église du XIe siècle sont très ténus. Ils ne concernent actuellement qu’un élément de marche.

Du XIIIe au XVe s., plusieurs aménagements de sols sont identifiés sans pour autant pouvoir les rattacher à une fonction précise. De nombreuses perturbations, sous la forme de fosses et des épandages de chaux, pourraient attester une période de reconstruction. Toujours au XVe s., des murets localisés au milieu de la nef s’apparenteraient au choeur liturgique de l’époque, bien en avant de celui d’aujourd’hui. Au milieu du XVIIe s., des travaux de gros oeuvre sont entrepris lors de la réhabilitation de l’église par l’abbé Le Féron. Sous les piliers nord de la nef, un massif de maçonnerie remplace la première fondation.

Des découvertes d'exception

Un bébé d'époque mérovingienne dans un sarcophage

En 2016, le dégagement d’un sarcophage de bébé a constitué une découverte rare pour l’époque mérovingienne (Fin Ve s., au VIIIe s.). L’ensemble très bien conservé est associé à du mobilier funéraire d’importance.

Les analyses effectuées sur le mobilier et les ossements indiquent qu’il s’agit probablement d’un bébé de sexe féminin âgé de 5 à 8 mois. La présence de vêtements ou d’un linceul est envisageable. Les objets associés se composent de perles en ambre, importées des pays scandinaves, de perles de verre et d’un bracelet en fer dont il ne restait que la trace autour du poignet gauche. Des vestiges de tissus et de petits fragments de fils d’or, localisés autour du crâne, laissent envisager l’utilisation d’une coiffe richement décorée. En l’état d’avancement des études, il est donc possible de voir dans cette inhumation la sépulture d’une très jeune défunte de haut rang social.

Des objets rares ... Une tombe de "princesse" ?

En 2014, la fouille de la sépulture d’une femme de plus de 30 ans, très perturbée entre le XIIIe s. et le XVe s., a révélé des objets remarquables datés du dernier tiers du VIe-début du VIIe s. Le mobilier funéraire se compose de divers éléments dont certains sont en matière précieuse : extrémité et boutons d’un fourreau de couteau, couteau, applique, boucle d’oreille, épingle, etc.

La découverte d’un lot d’objets en ivoire rend l’assemblage unique. Deux petites plaques-boucles de chaussures sont décorées au centre d’un animal marin dont l’iconographie est sans comparaison pour cette période. Il pourrait être identifié à un poisson ou à un dauphin. Dans le premier cas, il s’agit d’un symbole particulièrement utilisé par les premiers chrétiens comme signe de reconnaissance. Dans le second cas qui est l’interprétation privilégiée, il s’agit d’un symbole de chance, de fortune et de vie inspiré de l’iconographie gallo-romaine.

Les pierres ont une âme

Découvrez le docu-reportage réalisé par Chartres TV sur le passé de l'église de Saint-Martin-au-Val.

"Les pierres ont une âme"