Qui sommes-nous ?

Anthropologue

Qu'est ce qu'un anthropologue ?

L’anthropologue étudie l’homme et son évolution.  En archéologie, il analyse les données biologiques et les conditions de vie des individus à partir du squelette. Il enregistre les structures funéraires (tombes, fosses communes, urnes cinéraires…), la position des défunts et des ossements, les objets associés (bijoux, vêtements, monnaies,…) c’est-à-dire tous les éléments qui lui permettent d’identifier les gestes effectués par les vivants.

L’anthropologue intervient à différentes étapes :
- sur le terrain pour effectuer la fouille, l’enregistrement et le prélèvement des restes humains,
- en laboratoire pour étudier et enregistrer toutes les données fournies par les ossements humains,
- durant la rédaction du rapport pour fournir un dossier d’étude anthropologique synthétisant les observations effectuées.

Les pratiques funéraires

Le traitement de la mort : l’inhumation/la crémation
Les pratiques funéraires évoluent au cours du temps. La crémation est utilisée dès la fin des temps préhistoriques et devient prépondérante, dans certaines régions, durant l’âge du Fer. Son usage régresse ensuite durant le IIIe siècle après J.-C., pour disparaître totalement au Ve siècle. Pour l’inhumation, les premières sépultures sont attestées depuis 100 000 ans. Elle est pratiquée pendant toutes les périodes même si elle est parfois anecdotique.

Le traitement du mort
Les sépultures peuvent être individuelles ou plurielles (multiples/collectives). Le défunt est déposé directement dans la fosse (sépulture en pleine terre), dans un cercueil ou un contenant en matière périssable (sépulture en espace vide), dans un sarcophage, dans un vase… Les gestes mis en évidence lors de la fouille de la sépulture reflètent les pratiques funéraires des vivants.

Faire parler le squelette

Identité biologique des individus
À partir du squelette, l’anthropologue peut :
- estimer l’âge au décès des individus, selon différentes méthodes qui dépendent du stade de développement de l’individu (foetus, nouveau-né, enfant, adolescent, adulte jeune). Au-delà de 30 ans aucune méthode fiable ne permet d’estimer un âge individuel précis,
- déterminer le sexe des individus de plus de 15 ans (morphologie du bassin).

Pathologies et conditions de vie
- étudier l’état sanitaire des individus (caries dentaires, tartre, indicateurs de stress),
- noter les pathologies et traumatismes (arthrose, fractures,…),
- observer les traces laissées par certaines maladies (tuberculose osseuse, syphilis, lèpre) ;

Stature et robustesse
- restituer la stature et la robustesse des individus d’après les mesures des ossements ;

Variations anatomiques et liens de parenté
- étudier les variations anatomiques, notamment celles qui présentent un caractère génétique, afin d’observer l’existence ou non de regroupements familiaux.

Les nouvelles techniques

Différentes analyses, certaines réalisées en laboratoire, peuvent compléter l’étude anthropologique.

La datation radio-carbone (datation C14)
Elle consiste à obtenir une datation à partir de la mesure de la proportion de C14 contenu dans les ossements (C14 : isotope radioactif du carbone). L’âge obtenu doit être « calibré » pour tenir compte des variations de la teneur de C14 dans la biosphère au cours du temps.

L’analyse isotopique
L’analyse des isotopes stables d’azote (N15/N14) et de carbone (C13/C12) contenus dans les ossements et les dents permet de cerner la nature des régimes alimentaires.

Les analyses de l’ADN
Les analyses sont variées et permettent l’étude des lignées maternelles (ADN mitochondrial) et paternelles (chromosome Y transmis de père en fils), la détermination de l’origine géographique des individus. L’analyse de l’ADN bactérien est utilisée notamment pour déterminer les causes d’épidémie (par exemple, le génome de la bactérie Yersinia pestis, responsable de la peste est connu).

L'anthropologie à Chartres

La direction de l’Archéologie de Chartres Métropole comprend deux anthropologues ayant des formations complémentaires. Ainsi peuvent-ils étudier des structures funéraires de tout type et de toutes les périodes.

Deux découvertes importantes pour la compréhension des pratiques funéraires sur le territoire chartrain

Un espace réservé à l’inhumation des tout-petits
En 2007-2008, la fouille du secteur des Galichets a mis au jour une centaine de vases funéraires des IIe et IIIe siècles. Près de la moitié d’entre eux renferme les restes de très jeunes enfants, décédés autour du terme de la grossesse (foetus, mort-nés ou nouveau-nés). Cette découverte fait de ce quartier un site archéologique exceptionnel en France (cf. Archéo n° 18).

Une épidémie pendant l’Antiquité ?
À l’est du sanctuaire gallo-romain de Saint-Martin-au-Val, une grande fosse contenait, entre autres, une centaine d’individus de tous âges, probablement morts durant une période courte (fin IIIe siècle). L’hypothèse d’une épidémie est, pour le moment, privilégiée.