Qui sommes-nous ?
- Archéologie
- Qui sommes-nous ?
- Nos métiers
- Céramologue
Céramologue
Qu'est-ce qu'un céramologue ?
La céramologie, ou l’étude des poteries, est une des premières spécialités développées à la fin du XIXe siècle par les archéologues. Avant cela, les archéologues s’intéressaient essentiellement aux constructions, aux bâtiments et aux « beaux objets ».
Pourquoi la céramologie est-elle importante ?
La poterie est un document privilégié dans la recherche archéologique pour deux raisons :
> Les poteries se cassent facilement (qui n’a jamais cassé de la vaisselle ?). Il faut donc en acheter de nouvelles fréquemment. Et comme à chaque génération, la mode évolue, l’aspect des poteries change. Ainsi, chaque poterie est-elle typique de son époque.
> Tous les sites archéologiques, depuis le Néolithique jusqu’à nos jours, fournissent en très grande quantité des fragments de poteries. En effet, une fois cuit à bonne température, le matériau est quasiment indestructible et peut se conserver dans pratiquement n’importe quel type de sol.
Quels sont les renseignements apportés par la céramologie ?
La datation des structures archéologiques
La première mission du céramologue est de dater les vestiges mis au jour lors des fouilles. Pour ceci, le spécialiste doit connaître parfaitement les vases et les évolutions de formes
qu’il rencontre.
L’évolution des modes de façonnage, de cuisson et de décoration
Les méthodes de fabrication évoluent considérablement entre le Néolithique et l’époque moderne. La céramologie est précieuse pour comprendre l’histoire de l’artisanat de la poterie.
L’histoire du commerce au cours des siècles
Certaines poteries parcourent des centaines, voire des milliers de kilomètres, entre leur lieu de fabrication et de vente. Connaître l’origine d’une poterie renseigne sur les courants économiques mis en place à une époque précise. Certains vases sont exportés pour leur qualité esthétique et d’autres comme emballage (contenant) d’un produit. C’est le cas notamment du vin ou de l’huile, transportés en amphores dans l’Antiquité.
L’évolution des pratiques culinaires, les manières d’accueillir les invités et la présentation des aliments
De tout temps, la « belle vaisselle », la « vaisselle des grands jours » est une partie de notre identité. Les assiettes que l’on dispose sur la table lorsque l’on reçoit des invités témoignent implicitement de notre sensibilité à certaines modes. Connaître l’évolution de ces modes permet aux archéologues de comprendre comment les sociétés s’identifiaient
dans l’intimité de leur foyer.
L’évolution de la « batterie de cuisine » retrace les grands changements dans les recettes de cuisines et les pratiques alimentaires.
Les poteries et le monde des Morts
De tout temps, une poterie a pu être intimement liée à la cérémonie d’accompagnement du défunt vers l’au-delà.
Dans l’Antiquité, comme le veut la tradition, après la mort d’un individu, un bûcher est allumé pour brûler le corps du défunt. Les restes calcinés sont soigneusement récupérés
puis placés dans des vases pour être enterrés.
Au IIIe siècle ap. J.-C. à Chartres, certains vases de grande taille étaient employés pour recevoir la dépouille d’un enfant mort autour de la naissance. Les familles détournaient les vases de leur fonction originale pour cette pratique funéraire.
La céramologie à Chartres
Pour inventorier et étudier les dizaines de milliers de fragments de poteries mis au jour chaque année, la direction de l’Archéologie dispose de deux céramologues.
Une découverte « magique »
En 2005, les archéologues ont sauvé in extremis un ensemble d’objets appartenant à la panoplie d’un magicien gallo-romain.
Dans cette panoplie, figurait en bonne place un lot de bouteilles de différents formats, flacons, plats, gobelets et fragments d’amphores taillés pour servir de panier.
Tous ces vases ont été détournés de leur utilisation « normale » pour être employées dans le cadre d’une pratique magique bénéfique.