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Archéozoologue
Qu'est-ce qu'un archéozoologue ?
L’archéozoologue étudie l’ensemble des restes animaux (os, corne, coquilles, insectes …) découverts sur les sites archéologiques occupés par l’homme.
Les espèces étudiées sont principalement les mêmes qu’aujourd’hui, mais certaines ont migré (rennes) ou disparu (aurochs).
Cette discipline retrace l’histoire des hommes à travers les activités qui impliquent le monde animal : consommation de viande, artisanat, loisir, croyances, rituels, médecine … Elle permet aussi de restituer l’environnement naturel des habitats et de mesurer son évolution grâce à la présence d’espèces sauvages (cerf, martre, rongeurs, insectes, coquillages).
Au sein des sociétés traditionnelles, l’animal est omniprésent dans la vie quotidienne des hommes. Mais l’usage que l’on fait des animaux et la place qu’on leur accorde est très variable selon les sociétés et les époques.
Du terrain au laboratoire
Les techniques de fouille
La fouille des restes animaux est réalisée avec précaution. Elle nécessite de bien connaître l’agencement du squelette des différentes espèces.
La détermination des espèces
Afin de reconnaître les espèces à partir des fragments retrouvés, l’archéozoologue dispose d’une collection de référence : une ostéothèque, qui est constituée d’ossements ou de coquillages entiers d’espèces connues.
L’estimation des âges et du sexe
L’estimation de l’âge et du sexe des animaux est essentielle pour comprendre la gestion des populations animales par les hommes du passé. À partir des dents et des ossements, on peut attribuer un âge et un sexe à un individu.
Estimation de la taille et de la morphologie
La mesure des ossements est réalisée avec un pied à coulisse. Elle détermine les variations morphologiques des espèces souvent liées à des sélections faites par l’homme (zootechnie) ou en relation avec des évènements historiques (conquêtes, guerres, innovations …).
Analyse des traces
Des traces peuvent être conservées à la surface des ossements. Elles peuvent correspondre à des altérations biologiques liées au séjour de l’os dans le sol, à des traces d’activités humaines (boucherie, artisanat...), à l’interaction entre l’os/dent et un objet (harnachement), ou encore être liées à des accidents, à des périodes de stress, à des maladies ou à l’âge...
L’ensemble de ces traces permet de connaître les conditions de vie et l’usage auquel était destiné l’animal, de son vivant ou après sa mort.
Les nouvelles techniques
De nouvelles techniques, comme la biochimie, qui interroge les composantes de la matière, ont trouvé, ces dernières années, leurs applications dans le domaine de l’archéozoologie.
Les résultats obtenus complètent les informations délivrées par une étude traditionnelle. Les isotopes sont des éléments stables (non radioactifs) qui sont assimilés dans les tissus osseux/dentaires au cours du développement de l’animal, au travers des aliments et des boissons qu’il a consommé. La composition des différents isotopes fixés dans les os (notamment C, N, O, Sr, S) informe sur le type d’alimentation de l’animal, sur le paysage végétal, le climat et la géologie de son habitat.
Ces nouvelles méthodes d’investigation permettent de réviser certains scénarii sur l’exploitation des animaux, tout en apportant de nouvelles informations plus précises sur les populations animales locales.
L'archéozoologie à Chartres
Actuellement une personne travaille sur les restes animaux issus des fouilles réalisées par la direction de l’Archéologie.
Découvertes majeures
Les découvertes locales dans le domaine de l’archéozoologie intéressent surtout la société gauloise et gallo-romaine d’Autricum et sa proche campagne.
Elles ont permis de
- Révéler les différences sociales de modes alimentaires carnées, selon les habitats.
- Reconstituer le système agro-pastoral et les formes d’élevages.
- Reconstituer les pratiques artisanales anciennes qui exploitent les différents matériaux animaux : laine, corne, os, cuir...
- Préciser le statut et les fonctions particulières de certaines espèces animales comme le chien et le cheval.