La campagne de fouille 2022 du sanctuaire gallo-romain de Saint-Martin-au-Val s'achève début octobre. Au fil des années, ce site ne cesse de surprendre et d’émouvoir par la richesse de ses vestiges conservés depuis plus de 2000 ans et révélateurs de l’importance religieuse de la capitale de la cité des Carnutes à l’époque antique.
Depuis 2019, l'équipe d'archéologues oeuvre à l'étude d'un plafond à caissons antique sculpté et peint. Cette découverte est majeure car rare. Plus de 1000 pièces de bois ont déjà été extraites du bassin correspondant à des poutres, poutrelles et planches constitutives de caissons hexagonaux et losangiques à décors particulièrement bien préservés et élégamment ciselés de feuilles d’acanthe, d’oves, de fers de lance, de rais de cœurs ou encore de perles et pirouettes. Quelques traces de pigments laissent envisager que ces caissons étaient peints.
Cet ouvrage témoigne d’une maîtrise exceptionnelle et très avancée du travail du bois notamment par l’utilisation de techniques de charpente/menuiserie aujourd’hui disparues. La seule autre occurrence de plafond décoré antique qui soit connue à ce jour se situe en Italie dans la maison au relief de Télèphe à Herculanum, une cité enfouie après l’éruption du Vésuve située à proximité de Pompéi.
Cette année, les recherches sur la fontaine monumentale s'achève. Durant la campagne de fouilles 2022, l’objectif pour les archéologues était de trouver la limite de ce grand édifice et de confirmer l’existence d’un deuxième bassin. La disposition du premier laissait effectivement supposer son existence, mais les archéologues ont fait une découverte qui allait bien au-delà de leurs espérances : en effet, ce n’est pas un, mais deux nouveaux bassins qui ont été découverts. La limite sud du bâtiment s’étend aussi au-delà de ce qui était supposé, monumentalisant encore plus le bâtiment.
Le second bassin découvert (situé entre les deux autres) était probablement destiné aux ablutions rituelles avant l’entrée dans l’aire sacrée du sanctuaire. Il était doté d’une petite entrée permettant aux visiteurs d’y accéder pour se purifier. Le dernier est du même type que le premier bassin, il s’agit d’un bassin d’apparat. À ce jour, ce plan est tout à fait inédit, il n’a été observé sur aucun autre site archéologique connu dans le monde romain.
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